Bienvenue au salon des entrepreneurs !
Vous cherchez l’inspiration ?
La motivation ?
Votre grande idée de business ?
Vous êtes au bon endroit !
Frayez-vous un chemin dans la foule compacte. Prenez place dans l’amphi archi bondé.
La conférence va commencer.
Son thème ?
Tous entrepreneurs. Même pas peur !
Enterrez la crise.
Oubliez la frustration du job que vous n’obtiendrez jamais.
La solution au chômage est ici, pas chez Pôle Emploi.
Alors, laissez la voix off de la sono vous enflammer.
Faites un accueil triomphal aux intervenants qui surgissent telles des stars sur un beat endiablé.
Des entrepreneurs de renom partis de zéro. Et qui gagnent aujourd’hui des millions.
Écoutez-les vous assurer que vous avez un talent exceptionnel, mais que personne ne le sait.
Pas même vous. Enfin… pas encore.
Car oui ! Vous êtes tous exceptionnels !
C’est ça, applaudissez !
Maintenant, faites un câlin à votre voisin de gauche. À celui de droite aussi.
Ressentez-vous cette intense communion ?
Tous ensembles, vous êtes les entrepreneurs de demain. Les porteurs de projets innovants qui changeront la face du monde.
Et vous allez tous réussir !

Bon, je pense que tu as saisi.
Et si tu as déjà participé à ce genre d’évènement, tu connais la suite :
« Créez votre business story. »
« Soyez créatif, pensez out of the box, génération startup. »
« Saisissez les opportunités à l’international. Elles n’attendent que vous. »
Il y a de quoi galvaniser les salariés lésés et les chômeurs désespérés qui s’empresseront de créer leur… micro-entreprise.
De l’opportunité à l’enfer de la micro-entreprise
Comprends-moi bien, je ne critique pas l’auto-entreprise. J’ai créé la mienne en 2010 pour mon plus grand bonheur. Et dans l’absolu, je donne raison à tous ces gens.
À ce stade, ils ne savent pas grand-chose de l’entrepreneuriat. Ils n’ont pas les moyens d’investir. Et quand bien même ils les auraient, ils n’ont pas forcément l’idée révolutionnaire qui transcendera un marché.
Tout ce qu’ils ont en poche, ce sont leurs compétences et leur motivation.
Parfait ! Puisqu’une micro-entreprise c’est :
- Le moyen le plus simple et le plus rapide de se lancer.
- Le régime adapté aux débutants pour devenir indépendant.
- Le tremplin idéal pour tester une activité sans s’engager dans un statut onéreux et chiadé niveau gestion et fiscalité.
Ils ont donc fait le bon choix.
Mais voilà…
Entre le discours idyllique des intervenants d’un salon et la réalité, il y a un monde !
Résultat ?
Au bout de quelques mois, de nombreux micro-entrepreneurs en herbe passent de l’euphorie de la création à la désillusion de la gestion, puis finissent par lâcher, découragés par l’expérience.
Certains parlent même de l’enfer qu’ils ont vécu.
De la dure vie du freelance.
Du bordel ingérable du régime.
De son arnaque ! (Oui, carrément.)
En 2018, je suis même tombée sur un livre qui dénigre la micro-entreprise. Un ouvrage promotionné par un paquet d’articles sur les médias influents.
Et là, c’en fut trop pour moi…
Tu veux des noms ?
Non, je ne suis pas une balance. :)
Et puis, on se fout de qui a écrit ou promu ce bouquin. Je ne suis pas là pour le vendre. L’important, c’est :
- Ce que son auteur y dit (appelons-la Josette)
- Et si elle a raison de le dire
Alors, passons en revue les arguments de cette micro-entrepreneuse déchue qui dénonce l’horreur de son expérience.
Un tableau noir que je nuance pour rétablir certains faits, et surtout pour te donner quelques ficelles afin d’éviter cet « enfer » présumé, qui n’est finalement que de la faute de son plaignant. Car…
L’enfer n’est ni sous nos pieds ni sur terre. Il est dans notre tête !

L’arnaque du marketing autour de la micro-entreprise
Quand Josette perd son travail, elle n’est pas joice à l’idée de faire partie des chômeurs… tout comme Pôle Emploi qui lui dit :
« N’avez jamais pensé à créer votre entreprise ? »
Mais oui !
En voilà une bonne idée à laquelle elle n’avait pas songé !
Josette écrit bien, elle a déjà créé quelques sites WordPress et connait le monde de l’édition. Avec toutes ces compétences, elle a sûrement un coup à jouer.
Elle se rend donc au salon de l’entrepreneur, y trouve l’inspiration, fait le plein de motivation et crée sa boîte en micro… Un peu par hasard et beaucoup par nécessité.
Mais peu importe, elle se dit :
« À moi la vie d’entrepreneur ! J’vais tout niquer ! »
Deux ans de galères plus tard, elle abandonne.
Écœurée par son échec, elle en veut beaucoup aux institutions…
L’arnaque du marketing des salons et des évènements

« On m’aurait menti ?
Et ma business story, ma startup, ma réussite ?
Et mes millions ?
Ils sont vraiment malhonnêtes au salon de l’entrepreneur ! »
Oui et non Josette…
Si l’intervenant t’avait dit :
« Vous savez, entreprendre demande à se former en amont. C’est un investissement personnel de tous les instants. Et sans plan d’action clair, la probabilité d’échouer est bien plus grande que celle de réussir. »
Cela t’aurait-il donné envie ?
Pas sûr…
Alors, autant parler de cette nouvelle activité que tu choisis et qui t’épanouira. De ce boulot qui te sauvera du chômage ou de l’aliénation du salariat.
Il n’y a rien de malhonnête à dire tout cela. C’est la vérité.
J’ai moi-même parlé des avantages de l’entrepreneuriat pour quitter son job de merde ou éviter le chômage massif qui pend au nez des Français.
Communiquer les bénéfices de l’entrepreneuriat n’est pas une arnaque.
Cependant, je te concède certaines choses.
- Micro-entrepreneur n’est pas un métier mais un régime spécifique au statut de l’Entreprise Individuelle (EI).
Ils auraient donc pu t’expliquer qu’avant de créer ta micro-boîte, il fallait te renseigner sur les différents statuts et te former proprement au freelancing pour te créer une stratégie solide autour de ton activité.
- Un micro-entrepreneur ne gagnera jamais des millions. Son Chiffre d’Affaires est plafonné.
Ils auraient donc pu éviter de te faire miroiter des revenus à 6 zéros.
- Une micro-entreprise n’est pas une multinationale. Et elle est n’est pas adaptée à des activités évolutives de type startup.
Sachant que tout le monde n’a pas les facilités de Marc Simoncini ou la fortune de Xavier Niel pour lancer et pérenniser une grosse société.

C’est là que le show à l’Amerloque des salons n’est pas vraiment fair-play avec toi Josette.
Mais tu n’es pas née de la dernière pluie…
Et tu aurais peut-être pu comprendre toutes ces choses dès le début, non ?
L’enfumage des chiffres de l’État français ?

« L’INSEE nous dit que les Français n’ont jamais autant entrepris depuis ces dix dernières années. Que le chômage se situerait à son niveau le plus bas depuis 2009.
Tu m’étonnes ! Plus d’un million de Français sont devenus micro-entrepreneurs en 10 ans. Essentiellement des salariés qui « testent le truc » et…des chômeurs !
Voilà qui arrange bien les stats de Pôle-Emploi.
Vous êtes chômeur ? Devenez micro-entrepreneur. Rien à foutre si vous vous plantez.
Au mieux, vous deviendrez l’esclave des grosses boîtes qui profiteront de vos faiblesses pour vous réduire en esclavage en vous payant au lance-pierre. »
OK Josette…
L’État clame haut et fort que l’activité économique de la France est au beau fixe grâce à l’explosion des créations d’entreprises.
Et comme le montre ce graphique, l’apparition du régime de l’auto-entrepreneur en 2009 n’y est pas étrangère.

Mais avec un CA moyen de 13 500 €/an, les micro-entrepreneurs ne sont pas les grosses entreprises florissantes qui font la plus grande richesse du pays.
(Même si la micro-entreprise rapporte quand même quelques millions par an à l’État).
Mais alors, pourquoi tant d’engouement médiatique ?
Simple :
Un micro-entrepreneur n’est plus un demandeur d’emploi. Parfait pour dégonfler les chiffres alarmants du chômage.
À l’embauche, les charges d’un micro-entrepreneur sont bien moindres que celles d’un salarié. Une aubaine pour les grosses boîtes qui préfèrent utiliser des freelances à la mission. Quitte à en faire parfois des salariés déguisés.
Et lorsque tu sais que le Salon de l’Entrepreneur a été créé par le groupe « Les Échos-Le Parisien », lui-même filiale du groupe « LVMH », tu comprends mieux leur envie d’orienter les profanes vers ce type de statut.
Comprenne qui voudra.
Mais il n’en reste pas moins qu’un micro-entrepreneur qui gère correctement son business sera comblé par ce régime.
Certes, il devra…
- Maîtriser son métier
- Nicher son activité
- Fixer des prix décents
- Et éduquer ses clients…
…pour s’assurer des revenus honorables et s’élever au-dessus de la masse des micro-entrepreneurs qui ne gagnent rien ou pas grand-chose.
Mais c’est exactement la même chose pour tous les statuts d’entreprises. Bref, rien de nouveau sous le soleil.
Et s’il y parvient ?
Peu importe que l’État se serve de son régime pour bomber le torse.
Peu importe que les grosses boîtes profitent des autres freelances qui ne savent ni valoriser leur travail ni se faire respecter.
Tant que lui tire son épingle du jeu.
C’est la loi de la jungle, c’est égoïste, mais c’est la vie !
L’enfer administratif de la micro-entreprise
Josette travaille dans le domaine de l’édition (stratégie et politiques éditoriales) et de la communication (relations presse, communication digitale).
Oui, c’est vaste…
Mais comme il faut bien choisir une activité principale, au moment de sa déclaration elle opte pour « conseil en communication ».
La nature de son activité ?
Profession libérale non réglementée.
Ce sont toutes ces professions ni commerciales ni artisanales qui ne relèvent pas du régime général des salariés. Un fourre-tout qui regroupe les professions à caractère intellectuel ou artistique…
Comme les coachs, consultants, webdesigners, rédacteurs, correcteurs, traducteurs, comptables, certains services à la personne (SAP)…

La plupart de ces activités sont totalement libres et ne nécessitent ni autorisation ni diplôme spécifique.
Autant dire que c’est la nature d’activité la plus simple à gérer en micro-entrepreneur.
Et pourtant, Josette trouve que…
Gérer sa micro-entreprise, c’est compliqué !
« On me dit que le régime du micro-entrepreneur est simplifié. Que dalle !

On me demande de gérer :
- Mes cotisations sociales avec l’Urssaf.
- Mes cotisations santé avec le RSI.
- Mes cotisations retraite avec La CIPAV.
- Ma CFE avec le Service des Impôts aux Entreprise, que je dois payer un jour, mais pas le lendemain.
J’ai passé une nuit blanche à tenter de comprendre le Régime Social des Indépendants.
J’ai même rencontré des gens qui ont renoncé à leur projet d’entreprise à cause de sa complexité. »
Tu t’es noyée dans un verre d’eau Josette.
Comparé aux autres statuts d’entreprises, le régime du micro-entrepreneur représente le degré zéro des difficultés administratives !
Avec la micro-entreprise, tout est simplifié :
Son statut juridique
- L’inscription est simple et entièrement gratuite.
- Tu n’as besoin d’apporter aucun capital à la création.
Tu dois juste faire une déclaration de début d’activité auprès d’un Centre de Formalité des Entreprises.
Guichet unique qui centralise les déclarations, contrôle les documents associés et contacte tous les organismes concernés par ta création d’entreprise.
Bref, il facilite et accélère ton parcours administratif en te permettant de déposer en un même lieu, en une seule fois et sur une liasse unique, les déclarations auxquelles tu es tenue de souscrire.
En ligne, quelques clics suffisent à t’inscrire.
Tout ce que tu dois déterminer, c’est la nature de ton activité (libérale, artisanale et/ou commerciale) et le nom exact de ton activité principale (avec son code APE).
Ce qui ne t’empêche pas d’ajouter autant d’activités complémentaires que tu le désires.
Bref, si tu souhaites vendre des tacos et enseigner l’espagnol avec ta micro-entreprise, aucun problème.
Son régime social
- Si tu ne réalises pas de Chiffre d’Affaires, tu déclares 0 et tu ne payes RIEN.
- Si tu réalises un Chiffre d’Affaires, tu le déclares, puis tu payes tes cotisations et contributions sociales chaque mois ou trimestre (selon ton choix).
Depuis janvier 2018, seulement une quinzaine de professions libérales relève encore de La Cipav pour la retraite. Et le RSI a disparu.
Ton seul et unique interlocuteur est l’Urssaf.
Voilà qui t’aurait soulagé si tu n’avais pas lâché Josette.
Son régime fiscal
- Tu n’as pas de déclaration professionnelle de bénéfices à effectuer.
- Tu ne gères pas la facturation de la TVA (HT = TTC).
- Tu n’as qu’une simple Imposition sur le Revenu au titre de ton activité basée sur ton Chiffre d’Affaires.
Bref, tes obligations fiscales et déclaratives sont réduites au minimum.
Tu dois juste choisir l’option fiscale qui te convient le mieux pour payer tes impôts : Régime normal ou Versement fiscal libératoire.
Reste la fameuse Cotisation Foncière des Entreprises que tu ne payes pas la première année, mais qui s’ajoutera l’année suivante si tu as réalisé plus de 5 000 € de CA.
Sa comptabilité
- Tu n’as pas de bilan comptable annuel à établir.
- Ni de dépôt de compte au greffe du tribunal de Commerce.
- Ni de déclaration professionnelle de bénéfices au titre des BNC ou des BIC.
Tes obligations comptables sont donc allégées.
Tu dois seulement tenir un journal ou un livre annuel des recettes (et des dépenses pour les commerçants) que tu enregistres quotidiennement.
Depuis 2019, tu n’es même plus obligé d’ouvrir un compte en banque séparé de ton compte personnel pour ton activité. Ni les années suivantes si tu fais moins de 5 000 € de CA annuel (ce que je ne te souhaite pas, bien sûr !). ;)
Bref, comme tu peux le remarquer, rien de bien compliqué dans l’ensemble.
Si tu sais lire, compter et aller chercher l’information où il faut, tu t’en sors les doigts dans le nez.
En clair, si tu as galéré avec ta micro-entreprise, Josette…

A part qu’à l’avenir, il vaut mieux que tu oublies toute autre forme d’entrepreneuriat.
Le Tutoriel Ultime du Micro-Entrepreneur
OK, je suis méchante.
Et je caricature un peu.
Car au fil des ans sont venus s’ajouter des règles, sous règles, exceptions, cas d’usages et particularités à connaître pour maîtriser le régime sur le bout des doigts.
Alors, pour me faire pardonner (et comme que je n’ai pas envie d’emmerder tout le monde avec les démarches dans cet article), je t’offre les 3 premiers chapitres de Tuto Micro, le Tutoriel Ultime que j’ai écrit pour les micro-entrepreneurs qui ne veulent pas finir comme Josette… et accessoirement, économiser des milliers d’euros ainsi que des mois de recherche.
Ce livre de 672 pages t’enseigne comment créer et gérer ta micro-entreprise étape par étape.
Formalités, déclarations, banques, assurances, natures d’activités, gestion, cotisations et protection sociale, fiscalité, facturation, comptabilité… tout y est détaillé ! Même la TVA.
Avec son échantillon gratuit, tu apprendras :
▶ Ce qu’est réellement le régime micro – ainsi que ses avantages et ses inconvénients.
▶ Si la micro-entreprise est réellement adaptée à ta situation personnelle.
▶ Quelles activités sont déconseillées ou exclues du régime – et pourquoi.
▶ Ce que tu dois faire pour profiter pleinement de ta micro-entreprise cumulée à ton statut de salarié, fonctionnaire, sans-emploi, étudiant, retraité ou expatrié – tout en conservant tes acquis.
▶ Quelle nature d’activité tu dois choisir en fonction de ton métier – ainsi que les principales obligations qui en découlent.
En te servant de Tuto Micro, tu gagneras un temps précieux en sachant quelles informations rechercher en fonction de ta situation. Et tu éviteras de nombreuses galères courantes du micro-entrepreneur. Télécharge ton guide ci-dessous :
L’incompétence des administrations

« Quand j’ai cherché diverses informations, je me suis retrouvée devant des personnes incapables de me renseigner correctement.
Je n’ai jamais réussi à avoir deux réponses identiques à la même question.
Sans parler des bugs informatiques à répétition…
On a même littéralement perdu mon dossier d’inscription ! »
Enfin un point sur lequel nous sommes d’accord Josette.
Bien sûr, il ne faut pas généraliser.
Tout dépend de l’administration, de sa localisation et du fonctionnaire que tu as devant toi.
Mais face aux nombreuses réformes qui ont jalonné la vie de l’auto-entreprise depuis 2009, combien d’agents des CFE, de l’Urssaf ou de Pôle Emploi se sont régulièrement mis à la page concernant ses changements ?
Quand je vois l’inertie des institutions, je n’imagine pas le nombre d’agents recalés en cas d’interro surprise.
Alors, ne compte pas toujours sur l’administration pour te donner des réponses correctes.
Pour ma part, j’ai toujours préféré :
- Décortiquer les textes de loi et les décrets (oui, je sais, c’est chiant…).
- Recouper l’information auprès des sites sérieux (surtout quand je ne suis pas sûre de comprendre le langage pompeux du législateur).
- Demander conseil sur les forums et les groupes d’entraide micro-entrepreneurs.
Bref, je te conseille vivement des lectures de chevet comme :
Cela t’évitera de péter un câble parce qu’un abruti de fonctionnaire t’a dit une connerie.

Malheureusement, parfois, tu n’as pas le choix !
Car au-delà de la prise d’infos, tu dois te coltiner les incompétents de l’Urssaf, champions toutes catégories.
Encore une fois, ils sont loin d’être tous mauvais. Mais quand ils le sont, c’est du grand art ! Et ils ont tendance à s’amasser aux mêmes endroits – comme à Paris ou en Guadeloupe.
Un petit florilège de leur incompétence ?
Y’a qu’à demander !
1. Les erreurs de l’Urssaf
- Réclamation de mensualités ou trimestres en double (sans justification)
- Erreurs de calculs de cotisations (toujours en ta défaveur)
- Encaissement de chèques sur un mauvais Siret
- Perte de justificatifs et de dossiers
- Déclarations volatilisées
Sans parler des problèmes informatiques. Ou mieux encore, de l’application mobile AutoEntrepreneur Urssaf qui n’a jamais passé de bêta-test vu l’impossibilité à valider un nouveau mot de passe. Bug qui fait enrager les utilisateurs depuis des mois…

Bon, certains me diront que l’erreur est humaine. Qu’il faut savoir être indulgent. Qu’il faut laisser le temps à l’Urssaf de remédier à tout cela.
Mais encore faut-il qu’ils le veuillent !
2. L’inorganisation et le laxisme de l’Urssaf
- Ils ne traitent pas certains dossiers, ou avec une lenteur extrême
- Il est impossible d’avoir un suivi de dossier correct
- Ils ne répondent pas aux mails
- Ils ne tiennent pas compte des lettres recommandées avec AR
- Ils sont injoignables au téléphone
Et quand tu réussis à les joindre (par chance) au bout de plusieurs heures :
- Ils sont désagréables, impolis
- Ils sont incapables de te donner des informations justes
- Ils te racontent n’importe quoi pour avoir la paix
- Ils t’assurent que les problèmes seront réglés mais ne font rien
- Ils ne te donnent plus de nouvelles et laissent passer les délais
Enfin, comme tu te tapes toujours un interlocuteur différent à chaque fois, ils te demandent de :
- Redonner les mêmes explications
- Refaire les mêmes manips
- Fournir les mêmes papiers…
Déclarant qu’ils ne sont pas responsables des agissements ou des déclarations de leurs collègues.
Facile.
Ça fait beaucoup ? Attends ! Ce n’est pas fini…
3. Les inspecteurs procéduriers de l’Urssaf
Pour les inspecteurs de l’Urssaf, tout cotisant constitue un potentiel de redressement. À tel point qu’ils en oublient leurs missions de conseil et de médiation.
Pourquoi ?
Parce leur hiérarchie leur met la pression ! En leur demandant de réaliser des objectifs de plus en plus importants. Et en leur accordant des intéressements particulièrement motivants.

En clair, un « bon » inspecteur est un inspecteur qui redresse beaucoup.
Ainsi, les inspecteurs de l’Urssaf deviennent les créanciers les plus dangereux des petites entreprises confrontées à des difficultés.
Alors, ne cherche pas à discuter avec eux ! Leur seule fonction est d’agir en recouvrement, sans état d’âme. Disposant du droit de lancer des procédures sans décision de Justice et de t’envoyer un huissier dont tu payeras finalement les frais, que tu aies tort ou raison.
Tout cela te fait flipper ?
Bah, rassure-toi…
Ce sont surtout les indépendants du régime général qui vivent cet enfer avec les inspecteurs.
La simplicité de gestion du régime micro t’expose à bien moins d’erreurs et de dangers.
Prévenir l’incompétence des administrations
Tant que tu déclares ton CA mensuel et que tu payes à temps, tu ne risques pas grand-chose.
Mais lorsqu’il s’agit de démarches ou de problèmes exceptionnels, je te conseille de ne pas perdre ton temps au téléphone ou même en lettres recommandées. Surtout pour régulariser une situation pouvant entrainer des frais, des pénalités ou une radiation.
Alors, déplace-toi !
Et à chaque visite, demande à l’administration de te tamponner un document avec la raison de ta venue, les démarches réalisées, la signature de ton interlocuteur et la date.
Ils rechignent ? Exige-le !
Tu es un entrepreneur, tu connais tes droits et tu dois être ferme, surtout si la pérennité de ta boîte est en jeu.
Lutter contre l’acharnement de l’Urssaf
Chaque année, 7 000 micro-entrepreneurs font l’objet d’un contrôle fiscal.
Et dans les rares cas où un inspecteur de l’Urssaf te colle un redressement à tort, c’est le même principe : ne cherche pas à te défendre uniquement avec de simples mails et courriers. Déplace-toi !
En cas de litige, s’ils te proposent la Commission de Recours Amiable (CRA), n’imagine pas qu’elle te sera d’un grand secours. C’est du vent !
Cette procédure n’a ni le caractère juridictionnel ni les moyens administratifs de traiter ta réclamation à temps. Bref, c’est le rejet de facto qui t’attend.
Non ! La meilleure façon de régler tes problèmes avec l’Urssaf est de porter plainte auprès du Tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de ton département.
C’est gratuit, tu peux saisir le Tass sur simple courrier et t’y présenter sans avocat.
Mais ça prend du temps…
La précarité du micro-entrepreneur
À peine son statut de micro-entrepreneur déposé, Josette s’endette pour acheter le dernier iPhone et le super MacBook Pro. Elle se paye des publicités Facebook et Google. Et tout cela avant même de gagner ses premiers revenus !
Résultat : Josette vit à crédit.
Alors, elle convainc sa banquière de lui accorder des facilités.
Elle accepte un crédit à la consommation à taux usurier.
Puis elle commence à gratter son conjoint et ses amis, 100€ par-ci, 500€ par-là, justifiant maladroitement ses emprunts par ses problèmes de trésorerie ou le fait qu’elle n’a pas encore été payée par son client.
Elle finit par décrire un peu vite un parcours de prolétarisation, de précarisation et d’endettement. Car pour elle…
Le micro-entrepreneur ne gagne rien

« Mon auto-entreprise ne m’a pas enrichie moi, mais les autres si !
Entre mes contributions aux GAFA et les charges que je n’étais pas supposée avoir (compte courant dédié, logiciel de compta), je confirme que le business rapporte une belle part de gâteau à tous : banques, assurances, Urssaf, impôts.
Et pour moi, les miettes. Quand il y en a.
En multipliant les activités, je me suis appauvrie. Plus je travaillais, plus je m’endettais.
Alors, laissez tomber vos illusions ! Être auto-entrepreneur, ce n’est pas mieux que d’être chômeur. »
Carrément Josette ! Et pourquoi pas SDF ?

Et puis, tu mélanges tout…
Investir autant d’argent alors que tu n’as pas encore de clients récurrents est un non-sens. Pas étonnant qu’à ce rythme-là tu te sois si vite endettée.
Le compte courant dédié ?
Il ne doit pas être obligatoirement professionnel. Et avec les banques en ligne, tu ne payes quasiment rien. Perso, l’ouverture de mon compte N26 business et l’obtention de ma CB m’ont coûté 0€ !
Le logiciel de compta et de facturation ?
Avec la comptabilité simplifiée en micro, pas besoin d’un logiciel payant. Et internet pullule de solutions gratuites : ILoveTax, JePilote, Comptae, etc.
Des appareils Apple derniers cris ?
Ils ne font pas ta compétence ! Et ils ne sont pas indispensables pour du conseil en communication. Pour ma part, j’ai des outils quatre fois moins chers qui font très bien le boulot pour du consulting en ligne.
Et que dire de tes dépenses en publicité ?
Un peu tôt, non ? Perso, je suis toujours allée chercher mes clients en direct sans jamais dépenser un rond dans la pub ou les plateformes de mise en relation.
Bref, tout cela n’a rien à voir avec le régime de la micro-entreprise ! C’est une question de gestion des dépenses pour ton activité. Et là, tu t’es royalement plantée.
Quant aux revenus…
Combien les micro-entrepreneurs gagnent-ils en moyenne ?
Fin 2017, le chiffre d’affaires annuel moyen d’un micro-entrepreneur était de 13 553 €.
Un chiffre qui ne veut pas dire grand-chose pris tout seul.
Alors, j’ai déniché une étude de l’INSSE parue en février 2018 qui détaille les chiffes de 2015… Autant dire qu’il faudra attendre encore un peu pour en avoir de plus récents.
En 2015 :
- 66% des micro-entrepreneurs actifs gagnaient un CA moyen de moins de 9 000 €/an
- 50% étaient sous les 5 250 €/an
- Et 25% étaient sous les 1 555 €/an…
Quand seulement 10% déclaraient un chiffre d’affaires supérieur à 26 000 €/an.
Résultat : le revenu net moyen d’un micro-entrepreneur culmine entre 400 et 600 € par mois.
Oui, pas terrible dit ainsi…
Mais il faut toujours se méfier des statistiques !

Car 30% des micro-entrepreneurs exercent leur activité en parallèle d’un travail salarié pour compléter leurs revenus.
D’autres sont retraités et exercent leur activité pour compléter leurs pensions (assez fréquent chez les artisans)
D’autres encore sont étudiants.
En vérité, 60% des micro-entrepreneurs ont un autre régime à côté ! Ils se servent donc de leur activité pour augmenter leurs revenus.
Et puis, il y a le fameux « black » dont personne ne parle ouvertement.
Pour pas mal de micro-entrepreneurs, c’est 60% de revenus déclarés et 40% au noir ! Et ça, l’INSEE ne te le dira jamais.
Pourquoi autant de black ?
Pour rester en dessous des radars pardi ! Que ce soit pour ne pas dépasser les plafonds imposés ou pour éviter d’avoir le fisc sur le dos.
Conclusion : même si les chiffres ne semblent pas mirobolants, ils sont à prendre avec des pincettes.
Sans compter que beaucoup de micros sont tout simplement des gens qui se sont lancés en indépendant un peu par hasard ou par dépit :
- Sans véritable fibre entrepreneuriale
- Sans savoir comment gérer un business
- Sans grandes compétences dans leur domaine
- Sans expérience pour les valoriser
Ce qui explique qu’ils facturent peu et ne gagnent pas grand-chose… N’est-ce pas Josette ? ;)
Combien un micro-entrepreneur peut-il vraiment gagner ?
Prenons le cas concret d’un consultant (comme Josette et moi).
En 2020, pour profiter du régime de la micro-entreprise, il ne doit pas dépasser 72 500 € de CA à l’année. Mais comme il ne veut pas gérer la TVA, il décide de rester en dessous du seuil de 34 400 € par an.
En effectuant son étude de marché, il a fixé son prix à 60 €/heure, à la hauteur de ses compétences.
Calcul de ses heures :
34 400 € / 60 = 573h/an
573h / 52 semaines = 11h/semaine
Ajoute à cela son temps non facturable : sa prospection, sa gestion administrative et les heures gratuites passées avec ses clients = 10h/semaine en plus.
Il peut donc gagner 34 400 € de CA par an à raison de 21 heures de travail par semaine.
Combien gagne-t-il en revenu net ?
Bah oui ! Son chiffre d’affaires ne correspond pas à son revenu directement disponible puisqu’il doit régler ses charges.
En prestations de services, il paye :
- Ses cotisations sociales = 22% de son CA (hors ACRE)
- Sa Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) = 0,2% de son CA
- Son impôt sur les revenus de son activité = 2,2% de son CA avec le prélèvement fiscal libératoire.
- Sa Cotisation Foncière Entreprise (CFE) = 500€/an
- Son assurance Responsabilité Civile = 100€/an
Calculs de ses charges incompressibles :
22% + 0,2% + 2,2% = 24,4 % de son CA
34 400 € x 24,4% = 8 394€ + 500€ de CFE + 100€ d’assurance = 8 994 € de charges
Calcul de son revenu net :
34 400 – 8 994 = 25 406€/an
25 406 / 12 = 2 117€/mois
Notre micro-entrepreneur gagne donc 2 117€ net/mois pour 21h de travail par semaine.
Et à 72 500 € de CA annuel, ce revenu net pourrait monter à plus de 4 000 € par mois !
Tout cela sans l’aide de l’ACRE.
Certes, il lui reste à caler les périodes de congés (non payés) qu’il veut s’octroyer, ainsi que le prix du matériel dans lequel il a investi pour travailler. Mais définitivement…
Non ! Un micro-entrepreneur ne gagne pas rien !
Et je te laisse faire le calcul avec 176 200 € de CA à environ 14% de charges si tu es commerçant.
Le régime de la micro-entreprise n’est pas stable

Je suis soumise à des injonctions diverses, changeantes et parfois contradictoires au gré des réformes incessantes qui affectent le dispositif.
Les incertitudes juridiques cassent la dynamique.
L’aspect kafkaïen du régime met à mort les travailleurs indépendants.
Le micro-entrepreneur est une souris de laboratoire de l’économie. Sont testées sur lui toutes les possibilités de modèle d’organisation du travail. Nous sommes le résultat de cette expérimentation, avec tout ce que cela comporte d’erreurs, d’approximations et de découvertes.
Certes Josette…
Depuis sa création, le régime a subi de nombreux changements :
- Pas moins de 11 réformes entre 2009 et 2013
- La loi Pinel du 18 juin 2014
- La fusion des régimes de l’auto-entrepreneur et de la micro-entreprise en 2016
- Le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et la loi PACTE qui viennent modifier le régime en profondeur en 2018 et 2019.
- La loi de finances qui finit d’en ajouter une couche en 2020.
Pas toujours faciles à suivre.
Pourquoi une telle instabilité juridique ?
Parce que le régime est encore jeune ! Il n’a que 10 ans. Il est donc ajusté au fur et à mesure de son application sur le terrain.
Toutes ces réformes en ont sûrement découragé plus d’un.
Mais nous ne sommes plus en 2009… ni en 2016. Et pour quelqu’un qui se lance en 2020, peu importe les réformes passées. Sachant que les dernières modifications du régime en ont simplifié la gestion.
Et quand bien même, l’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut juste se tenir au courant de ses changements.
La protection sociale du micro-entrepreneur est merdique

« Travailler sept jours sur sept :
- Sans protection sociale véritable,
- Sans congés payés,
- Sans assurance chômage…
Cela ne me paraît pas être le chemin vers une quelconque liberté ! »
Arrête Josette, tu vas nous faire pleurer.

Voyons plutôt la différence de protection sociale entre un indépendant et un salarié.
La couverture « Maladie » ? Équivalente pour les deux.
Les remboursements de soins médicaux, chirurgicaux, dentaires et optiques… La prise en charge des auxiliaires médicaux, analyses médicales, médicaments et hospitalisations… toutes ces prestations sont similaires à celle des salariés.
Les indemnités journalières ? Équivalente pour les deux, sauf pour les micro-entrepreneurs à revenus très faibles.
Le salarié a droit à 50% de son salaire journalier de base durant les 28 premiers jours suivant son arrêt de travail.
Pour le micro, c’est 1/730ème de son revenu d’activité annuel moyen des 3 dernières années civiles (avec une IJ maximum de 56,35 € par jour en 2020).
Par contre, le micro-entrepreneur ayant un revenu annuel moyen inférieur à 3 982,80 € n’y a pas droit.
Les congés maternité ? Équivalents pour les deux, sauf pour les micro-entrepreneuses à revenus très faibles, bien que…
Le PLFSS 2019 prévoit d’aligner le congé de maternité de toutes les indépendantes sur celui des salariées. C’est la promesse de campagne présidentielle sur le congé de maternité unique.
Les droits à la retraite ?
Le salarié cotise tous les mois. Il y a donc droit d’office.
Pour le micro : ses droits à la retraite dépendent de son chiffre d’affaires déclaré. Il doit donc réaliser un chiffre d’affaires annuel minimum pour valider ses trimestres de retraite.
Et pour le reste ?
Là, le micro-entrepreneur est moins bien loti.
Mais il y a une raison logique à cela…
Chacun en a pour son argent !
Par rapport aux micro-entrepreneurs, les salariés ont 40 points de cotisation supplémentaires.
Et que dire des autres statuts d’entreprise ?

Eh ouais ! Mais cela a un prix…
Car pour obtenir des droits sociaux, il faut les payer (comme tout le monde).
Du coup, les micros cotisent trop peu pour couvrir :
- La mutuelle
- Les accidents du travail et la maladie professionnelle (bien qu’ils bénéficient quand même d’indemnités journalières pour compenser leur perte de revenus).
- La retraite complémentaire (accessible, mais plus importante chez les salariés).
- Les congés payés (auxquels les micro-entrepreneurs n’ont bien sûr pas droit)
- Le chômage (inexistant, puisqu’ils ne cotisent pas pour cela)
Certes, en 2019 apparait le droit au chômage pour les indépendants. Mais les conditions d’obtention sont tellement spécifiques que cette mesure concernera à peine 5% des micro-entrepreneurs…
Et quand bien même ces 5% réaliseraient toutes les démarches, ils auraient le temps de retrouver une activité ou de souscrire à des allocations sociales de solidarité supérieures à cette nouvelle indemnité promise avant même d’en bénéficier.
En clair, oublie ! Ce n’est qu’un tour de passe-passe de Macron pour tenir (enfin) une promesse présidentielle.
Mais revenons à nos moutons…
Comment obtenir de meilleures prestations sociales ?
Simple :
Soit les micro-entrepreneurs cotisent 40 points de plus pour avoir les mêmes acquis sociaux que les salariés.
Soit ils n’acceptent pas de cotiser davantage et se satisfont de leur protection sociale actuelle. Car ce n’est ni l’État, ni les Français (payant déjà la CSG et d’autres impôts pour participer à l’effort collectif), ni d’autres actifs qui vont payer pour eux.
L’état providence est mort.
La solidarité nationale ne fonctionne plus.
Les micro-entrepreneurs doivent donc se prendre en main.
Mais encore une fois…
Non ! Un micro-entrepreneur n’a pas une protection sociale de merde.
La reconnaissance précaire du micro-entrepreneur

« Un auto-entrepreneur n’est pas un chef d’entreprise. Il a créé son emploi et c’est tout ! C’est embêtant mais vous y faire vous évitera de perdre du temps en démarches inutiles auprès d’organismes bancaires.
Mon entreprise existait pour l’Urssaf. Mais au-delà, dans le monde du travail, la reconnaissance des micro-entrepreneurs n’était pas acquise.
Et même dans la vie courante, un micro-entrepreneur est mal vu ! Ou vu comme un gagne petit. »
Ah bon Josette ?
Personnellement, je n’ai jamais ressenti de déconsidération lorsque je disais que j’étais micro-entrepreneuse.
Peut-être parce qu’il y a une manière d’amener les choses.
Comment être reconnu par ton entourage ?
Certains de mes lecteurs micro-entrepreneurs m’ont déjà écrit pour me confier des trucs du style :
« Ma mère m’a demandé quand j’allais enfin trouver un vrai boulot. »
« J’ai l’impression que mon entourage voit ça comme un loisir et non un métier… »
« Les gens me demandent si j’arrive à gagner plus qu’un smicard. »
Pas étonnant vu le salaire moyen des micros. Et vu la fâcheuse tendance qu’ont les gens à coller des étiquettes.
Mais en quoi ont-ils besoin de savoir sous quel statut un entrepreneur est enregistré ?
Est-ce qu’un gérant de SA ou d’EURL va parler de son statut en premier ? Non !
Il va parler de son business. Il va expliquer aux gens en quoi il peut les aider. Bref, il va pitcher son activité comme tout bon professionnel. Sans emmerder les gens avec un truc dont, finalement, ils se foutent.
Et pourquoi ne pas dire simplement que tu es freelance ou indépendant ? Ça en jette un peu plus quand même.
De plus, si un freelance travaille autant d’heures qu’un salarié, normalement, il doit gagner nettement plus.
Pour ma part, lorsque je dis qu’en travaillant de chez moi je ne paye pas d’essence, de frais d’entretien du véhicule, ni de nounou pour ma fille dont je profite pleinement…

…et que je touche le même revenu qu’un salarié en 6 jours de travail, ça génère tout de suite le respect.
Mais de toute façon, les préjugés, je m’en tamponne !
Après, il y a l’aspect pratique…
Comment être reconnu auprès des banques sans bulletins de salaire ?
Comment un micro-entrepreneur peut-il obtenir un prêt bancaire, devenir propriétaire ou locataire sans fiches de paie ?
Ce problème m’a toujours paru étrange sachant qu’avec un CDI (que tout le monde pense stable) tu peux te faire virer du jour au lendemain…
Mais passons.
La solution est simple. Pour justifier tes revenus, tu disposes :
- De l’extrait de ta déclaration d’impôt sur le revenu
- De ton avis d’imposition
- Ou de tes justificatifs de déclaration de chiffre d’affaires de l’Urssaf
Bref, conserve l’ensemble de tes documents mentionnant ton revenu pour les utiliser au moment de justifier ton niveau de vie ou tes rentrées d’argent régulières.
Quant à les utiliser pour des emprunts, je ne suis pas vraiment pour… surtout si les banques t’alignent avec des taux astronomiques.
N’est-ce pas Josette ?
Mais c’est un autre débat.
Alors…
Micro-entreprise : enfer ou opportunité ?
Le micro-entrepreneuriat n’est pas un régime miracle.
Certains te diront qu’il permet à tous de tester une idée en offrant un cadre juridique d’entreprise simple à gérer.
Qu’il permet de lancer son activité en parallèle de son travail pour la pérenniser en toute sécurité avant de quitter son emploi.
Que c’est une évolution profitable dans un monde du travail en pleine mutation.
Que, certes, le régime est loin d’être parfait. Mais qu’il offre une opportunité unique à ceux prêts à faire certains efforts pour avoir des chances de succès.
Car oui ! Il faut beaucoup travailler, se former tous les jours et posséder une motivation sans faille pour lancer une activité viable.
Je suis de ceux qui pensent cela.
D’autres te diront que c’est une attaque sans précédent contre des décennies de lutte pour le Code du travail.
Ils ont sûrement des arguments valables. Mais à tout bien réfléchir, cette attaque contre le Code du travail n’est-elle pas généralisée (CDD, CDI, emplois précaires, etc.) ?

Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas donner sa chance à la micro-entreprise ? Simplement, l’investissement exigé n’est pas compatible avec un choix fait par défaut.
Et lorsque Josette nous dit :
« Il fallait que j’aille vite. Devenir micro-entrepreneuse était pour moi la seule issue possible. Je ne touchais pas d’indemnités de chômage et je n’avais pas le temps de chercher un travail avec les méthodes classiques »
Je ne suis pas étonnée qu’elle ait vécu sa « micro-expérience » comme un enfer.
Pourquoi ?
Parce partir au quart de tour, galvanisée par le marketing de merde d’un salon, sans vraiment savoir quoi faire n’est pas une bonne raison.
Considérer la micro-entreprise comme le choix par défaut lorsque tout le reste a échoué, non plus !
C’est un projet longuement mûri. Pas un choix par défaut.
Au risque de vivre un enfer.
Et de crier à l’arnaque du régime sans raison valable.
Mais soyons réalistes…
Si je ne conseille pas la micro-entreprise à tout le monde selon sa situation, ce que je ne t’aurais pas conseillé à toi Josette, c’est le fait de devenir une indépendante qui t’a tué.
Car finalement, au-delà du statut, ton réel problème est de ne pas avoir su gérer ton business en freelance.
Tu veux des preuves ?
Pas de problème.
J’ai relevé toutes tes erreurs dans un second article : Micro-entrepreneur et freelance : l’amalgame qui tue.
Eh ouais Josette, deux billets rien que pour toi…
Je ne te lâche pas !
Haydée Bouscasse
Bonjour,
Le soucis en France c’est que l’administration ne semble « aimer » que ses grandes entreprises… combien de fois en discutant avec d’autres confrères, nous avons eu la même réflexion que vous sur l’urssaf, le RSI (qui a fusionné avec l’urssaf), on leurs paie des cotisations ok mais dans quels buts? pourquoi ? lorsqu’on a besoin d’aides ou des renseignements, ils ne sont pas présents, mais lorsqu’on connait des difficultés, la c’est une tout autre histoire…
Ô combien je suis d’accord avec toi Ecig ! Je me suis heurtée plus d’une fois à ces administrations… ou pas du tout puisqu’elles ne me répondaient pas.
Je me console en me disant que je paye ces cotisations pour profiter d’une couverture sociale (ou du moins pour ce qu’il en restera dans les années à venir). Quant à l’aide et aux renseignements, je préfère aller les pêcher moi-même sur les groupes et forums du web. C’est moins long que d’attendre au téléphone ou dans une salle d’attente. Et c’est bien souvent plus efficace. ;)