Être nomade digital n’est-ce pas trop de tracas ?

Un des pont du Danube de nuit

Écrit par Haydée Bouscasse

Web-entrepreneuse et formatrice 2.0, j’aide les salariés à lancer leur business en ligne en parallèle de leur travail.

Mis à jour le 30 septembre 2014

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Parfois oui ! Être nomade numérique c’est dur.

Après des tonnes de problèmes administratifs à régler pour quitter la France en toute quiétude, il nous faut chercher un appartement pour 6 mois à Budapest.

Le pont des chaînes Széchenyi sur le Danube de nuit
On ne peut pas vivre sous les ponts de Budapest

C’est simple ? Vous croyez ?

Si vous restez moins d’un an c’est une vrai misère.

Agences locales et « bons plans » d’ambassade ne vous ouvrent pas les bras, sinon pour vous facturer très cher.

Alors place à l’intense recherche et surtout à la négociation

Mais pas n’importe laquelle.

Elle est âpre et il faut savoir bluffer sans perdre les belles opportunités.

Supporter la pression en comptant les jours qui passent. Enchaîner les visites d’appartements aussi pourris les uns que les autres et refuser les prix pour touristes !

Et pendant ce temps, nous ne sommes pas en train de travailler…

Mais merde ! Nous vivons ici, nous ne sommes plus des touristes.

Mais aux yeux des locaux, comme aux yeux de nos compatriotes, nous le sommes toujours. Et français en plus. Nous devons donc fatalement regorger de billets sur notre compte en banque et dans nos poches.

Un mini studio pour 900 € par mois à Budapest
Un studio à 900 € / mois : Le proprio se gave sur le dos des étrangers. Nous l’avons pris 4 jours.

Et si à force de persévérance vous trouvez votre Graal, vous comprenez vite pourquoi votre bailleur a accepté un prix si raisonnable.

Vous vous pensez enfin posé ? Être nomade digital c’est aussi beaucoup de surprises

Cuisine sans matériel, poussière cachée, literie « tue-cervicales », internet déplorable et vos espoirs de séjour sans accro s’égrainent aussi vite que vos sous.

Nous tirons le gros lot avec un lieu de vie sain en surface mais finalement insalubre.

Démangeaisons suspectes et allergies sont notre lot quotidien au bout de 2 mois. Au point de devenir fous, de faire intervenir un professionnel de la désinfection et d’aller chez le médecin.

Séance de test allergique chez l'allergologue
En pleine séance chez l’allergologue pour tester la réaction à 29 types d’allergies

De nouveaux frais en perspective.

Et pendant ce temps, nous ne sommes pas en train de travailler…

Rien n’y fait. Décision radicale mais vitale, nous voulons quitter l’appartement. Mais qui dit contrat de 6 mois avec dépôt de garantie, dit bataille pour récupérer notre caution auprès d’un bailleur malhonnête et intraitable.

Et là ça vire au cauchemar.

La famille du bailleur nous menace, débarque avec des gros bras et nous voilà séquestrés !

Obligés d’enchaîner les recommandés, de faire constater l’insalubrité, de prévenir l’ambassade et même d’aller chez les flics (corrompus) pour nous protéger et récupérer notre dû.

Poussière d'acariens sur un tissus
Constat du professionnel après 3 secondes d’aspiration sur un bout de notre matelas : infesté d’acariens !

Mais rien ne fonctionne.

Nous sommes condamnés à nous démerder seuls dans un monde que nous connaissons à peine. Partir pour l’aventure ne veut pas toujours dire bonne aventure.

Autant de démarches qui vous font dire encore et encore :

Et pendant ce temps, nous ne sommes pas en train de travailler…

Tous nos projets sont en standby depuis des semaines.

Alors quelle décision prendre ?

Trop de problèmes et trop de frais. Nous nous disons : Partons de Budapest pour Sofia. testons la Bulgarie pour 3 mois.

Pourquoi 3 mois ?

Parce que trop de déplacement tue votre rythme de travail. Et qu’on ne veut pas se taper le visa de 60 € une fois les 90 jours de dépassés. :)

Parce qu’un nouvel endroit attise fatalement l’envie de découverte. Vous vous voyez débarquer dans un pays inconnu et rester devant votre PC sans mettre le nez dehors ?

Et puis il faut s’adapter à son fonctionnement :

  • Trouver un nouvel habitat correct
  • S’adapter à une nouvelle monnaie
  • Convertir son argent dans un bureau de change qui vous ne la mette pas
  • Appréhender une nouvelle langue, voir même un nouvel alphabet
Marché des femmes de Sofia
Le cyrillique… Wohouu, allons-y !

Car en Bulgarie, l’écriture est en cyrillique. Du coup nous apprenons, pas le choix.

Et pendant ce temps, nous ne sommes pas en train de travailler…

Vous avez parfois ce sentiment qu’il serait peut-être mieux de rester chez soi, en France

Sans tous ces tracas et ces gros bagages bien trop lourds. Bah oui… On en a trop pris, c’était pourtant évident.

D’autant plus quand on se les trimbale dans des bus minuscules, à pied dans les quartiers chauds ou dans des wagons ghetto comme ce train de nuit Belgrade – Sofia.

Nous y avons d’ailleurs expérimenté le contrôleur tyrannique – alcoolique le plus ignoble de Serbie. Refusant de nous donner une couchette dans son wagon vide. Gueulant, fumant et invectivant toute la nuit les quelques passagers obligés de fouler son territoire.

Dans la couchette du train Belgrade - Sofia
Le train de l’enfer où nous avons dû mendier notre couchette et voler nos draps pour dormir au propre

Et on se dit :

Est-ce vraiment bon pour mes projets professionnels de passer quelques mois à me déplacer autant et à vivre dans plusieurs pays ?

Une routine ça fait parfois du bien

Et ça évite de perdre 3h par jour à apprivoiser une nouvelle contrée.

La petite routine parisienne comme on l’aime n’est pas toujours faite pour nous déplaire. C’est confortable.

Parce que nous essayons chaque jour de faire une montagne de chose, de jongler entre le travail pour nos clients et nos projets pro et perso, cette routine est importante.

Nous ne pouvons nous permettre de débattre en permanence sur ce que nous allons faire, où dormir, déjeuner ou faire nos courses prochainement. Sinon adieu au gain de productivité.

Chaque minute passée à vous caler est à retrancher du temps nécessaire pour avancer sur vos projets. Et perdre votre routine au moment où ceux-ci battent leur plein est une chose qui peut faire très peur.

Mais en y repensant plus profondément nous avons réalisé que…

Nous aimons notre vie en « flux tendu » malgré ses tracas !

Nous passons maintenant très rapidement d’une décision à une autre et nous nous adaptons en créant nos propres procédures de déplacement.

Et Airbnb, invention sublime pour travailleur nomade, est notre ami fidèle pour nos 10 premiers jours sur place, le temps de chercher un autre lieu pour quelques mois.

Et de visiter aussi. :)

L'intérieur et salon d'un appartement à Sofia
Notre premier appartement avec superbe vue sur Sofia : un peu cher mais parfait pour débuter

En réalité, être nomade digital c’est avoir son propre modèle d’équilibre la plupart du temps. Des schémas de vie qui sont juste un peu chamboulés à chaque déplacement.

Et c’est parfait !

Ces chamboulements ne nous empêchent pas d’être productifs. C’est comme dans une vie sédentaire, il y a des imprévus. Et nous notons même que cela nous apporte une certaine créativité.

Enfin, une grande même !

Nos habitudes chamboulées ne nous laissent jamais la possibilité de nous ennuyer de notre vie. Et encore moins de nous laisser guider par une existence en mode pilote automatique.

Le voyage dans ces conditions de nomade digital nous permet d’apprécier cette ennuyeuse routine sans jamais nous encroûter.

Cela signifie aussi que nous tombons de notre piédestal au moins une fois tous les quelques mois. Et ça réveille !

Alors en quoi n’aimerions-nous pas ce style de vie ?

Haydée Bouscasse

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29 Commentaires

  1. Laurent Claudel

    Les galères d’aujourd’hui sont les histoires de demain, du coup, bah vivement demain ;-)
    Je comprends mieux ce départ précipité pour Sofia, ça m’avait plutôt intrigué à vrai dire.
    J’ai ma petite idée pour le contrôleur du train, c’était pas le grand frère de votre proprio véreux ??
    Allez, mes amitiés aux Bulgares les amis :-)

    Réponse
    • Haydée

      Tout à fait Laurent, comme ce que je disais à Didier, maintenant on rigole bien de nos histoires et à vrai dire c’est un mal pour un bien, car nous sommes mieux ici dans notre petite campagne que dans un appart à Budapest. Travailler au milieu de la nature est bien plus sympa finalement.

      Les grandes villes c’était plutôt mon choix au départ car j’aime ça et Tony a suggéré la campagne, car il préfère et bien il n’avait pas tort !

      Bien vu pour le grand frère je me disais bien qu’il y avait un air de ressemblance…
      En fait non, le proprio était toujours très sympa et très propre sur lui de visu (et une vrai crapule aux dents longues par derrière) alors que le contrôleur était un petit vieux aigri puant l’alcool qui se prenait pour un grand chef.

      Je te rassure, nous avons rencontré des gens hyper sympas parallèlement, ils ne sont pas représentatifs des hongrois ou serbes :).

  2. Léonor&Théo

    Bonjour Haydée !

    « En réalité, être nomade digital c’est avoir son propre modèle d’équilibre la plupart du temps. »

    Tout à fait, c’est là aussi notre vision des choses ! La vie de nomade digital ne doit pas être une vie sans équilibre, au contraire, c’est un style de vie qui permet de choisir et de construire son propre équilibre, je dirais même de le trouver, cet équilibre qui n’est plus dicté par la société mais par nos envies, nos réels besoins, et qui nous correspond de manière plus personnelle !!

    Sinon je compatis pour toutes vos péripéties, on en a connues des pas mal dans le genre… Genre punaises de lit ! Je veux même pas en parler ahah

    Réponse
    • Haydée

      Je dirai que c’est impératif d’être réglé au possible Léonor&Théo, comme vous le mentionnez.

      Nous sommes toujours un peu perdu lorsque nous devons gérer nos vies comme bon nous semble, mais c’est ce qui la rend intéressante :)

      Comme je te comprend pour les punaises, nous les avons connu aussi en Equateur : un très mauvais souvenir !

  3. Aurélien

    Et bien, quel manque de chance à Budapest :( Et puis hélas, lorsque les ennuis commencent (appartement pourri), il y a bien souvent des complications qui s’éternisent :(

    Concernant le mode de vie, on a toujours tendance à voir les défauts de son propre mode de vie mais lorsque l’on change, on se rend vite compte qu’il y a toujours des défauts. Pour ma part, je ne pourrais pas basculer vers ce mode de vie car j’aime bien alterner routine et voyage. Et puis, comme tu le dis, la routine a aussi ses avantages! Elle a surtout l’avantage de « créer » des moments top lorsque l’on sort de la routine pour quelques semaines ;-)

    Réponse
    • Haydée

      Quoi que l’on fasse nous devrons toujours faire face à des problèmes Aurélien, mais en fait nous vivons cette routine, sauf qu’elle est différente de la vie plus commune de la sédentarité comme je le précise à la fin de l’article, et nous aimons la vivre ainsi.

      Tout est question d’habitude, de réflexes et de décisions.

      Notre nouveau mode de vie de 3 mois ou 6 mois n’est pas une vie de voyageur pure tout le temps en vadrouille, c’est un voyage lent. Nous restons malgré tout suffisamment de temps pour s’installer et s’intégrer.

  4. Tony (Ou&Quand)

    Ton récit est édifiant. Mais cela ne m’étonne pas, surtout la partie sur le logement.
    Dur de trouver un logement lorsqu’on est étranger. On est forcément considéré comme un touriste… Puis il y a l’aspect légal. Par exemple, en France, un étranger (hors UE) ne peut pas louer un appartement (sauf location saisonnière).
    J’avais fait l’expérience l’année dernière de partir en Thaïlande pour 3 mois. J’ai dû passer par les locations pour touristes, pas le choix… Ma plus grande crainte, ayant réservé à l’avance, était de savoir si le WIFI fonctionnait bien. Heureusement, tout s’est bien passé à ce niveau. Mais sans wifi et une réservation payée pour plusieurs mois, c’est la cata…

    Réponse
    • Haydée

      Le fait de s’éloigner des capitales donne de meilleure opportunités de négociation Tony. Ce qui est le cas avec notre nouveau chez nous. Nous louons au mois et c’est peu cher. Nous n’avons pas la contrainte de rester obligatoirement 6 mois afin de réduire le montant mensuel.

      Par contre, gare à l’internet ! Nous avions spécifié à notre hôte actuel que c’était une des conditions de notre venue, et ça n’a pas loupé mon ordinateur n’affichait qu’une barre. Heureusement, ils sont réactifs, à peine nous leur en avons fait part qu’ils ont immédiatement mis un modem dans notre maison.

      Et pour continuer dans la série, le lit était minuscule… C’était un lit une place pour 2 !
      Nous leur en avons parlé : le lendemain, ils ont acheté un lit double ! C’est fou car c’est tout l’inverse de notre ancien proprio.

      Bref nous ne sommes pas au bout de nos surprises pendant cette année de déplacement.

      En Thaïlande, la première fois que j’y suis allée, encore naïve j’ai payé à l’avance pour un service de logement et de plongée tout compris pour 5 jours sur une île. A l’arrivé la chambre d’hôtel n’avait rien à voir avec les photos… Je comprend donc bien ta crainte car nos réclamations n’ont rien changé !

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