Pourquoi appeler Buenos Aires la ville poubelle ?

Écrit par Haydée Bouscasse

Web-entrepreneuse et formatrice 2.0, j’aide les salariés à lancer leur business en ligne en parallèle de leur travail.

Mis à jour le 8 février 2013

Il vide et fouille chaque sac-poubelle. Qui est-il ? Le pauvre des favelas de la périphérie de Buenos Aires. Que cherche t-il ? Du carton pour le revendre. Cette activité date de la crise de 2001 et depuis, la chasse est encore bien gardée. Celui qu’on appelle le « Negro » a pourtant un métier bien reconnu aujourd’hui.

On lui accorde même une place dans la case développement durable !
Mais c’est sans compter le bordel laissé par terre, reléguant la capitale au statut de ville poubelle…

Cartonero de la ville poubelle, Buenos Aires, Argentine
Il subsiste grâce à la collecte de cartons et autres déchets laissés dans la rue

A chacun son territoire, alors bouge toi si tu veux ta part de carton !

Pas besoin d’aller loin, le centre de Buenos Aires est dans un état “second” tous les soirs à la même heure. Je me balade tranquillement et voilà que les cartoneros débarquent tous ! Suite à la crise de 2001, ramasser le carton dans les poubelles des grandes villes est un moyen rapide de gagner de l’argent.

Scène de vie, ville poubelle, Buenos Aires, Argentine

Que peuvent faire ces misérables quand toutes les usines ferment ?

Des personnes diplômées ou ayant de bonnes qualifications deviennent cartoneros pour survivre faute de trouver un autre emploi. Comme quoi nous ne sommes pas si mal en France ; encore une belle leçon de voyage.

En 2001-2002, Buenos Aires se rempli chaque nuit d’environ 40 000 cartoneros. 10 ans plus tard, ils ne sont plus que 2000. Ces derniers sont à pied ou traînent des chariots sur roues de toutes sortes, pour beaucoup fabriqués maison.

Ville poubelle, Buenos Aires, Argentine
Un cartonero avec un chariot géant !

Mais il faut croire que ramasseur de carton est un sous-métier. Méprisés au plus haut point, les cartoneros se font traiter de “Négro”.

Ce terme est volontairement utilisé pour faire allusion au racisme qu’ils suscitent. On leur fait bien remarquer leur situation d’extrême pauvreté.

Même la police les maltraite comme s’ils étaient des malfaiteurs et que rien n’avait changé depuis 2001.

Ce métier est pourtant reconnu depuis longtemps maintenant.

Le “Mouvement des Travailleurs Exclus” est né

En 2002, Le MTE naît mais ce n’est pas la seule coopérative qui éclot lors de cette crise. “Morales artisanales”, axée autour de la confection de vêtements, en est une autre.

Famille de cartoneros, ville poubelle, Buenos Aires, Argentine
En famille on va chercher des cartons à Buenos Aires :)

De meilleures conditions de travail se profilent, mais il faut encore manifester pour obtenir ses droits sociaux et son uniforme nécessaires à une nouvelle reconnaissance.

C’est seulement en 2008 que le métier est officiellement reconnu avec un salaire mensuel de 100 €.

Nous sommes loin du RSA français, mais si l’on y regarde de près, les cartoneros travaillent avec leur propre matériel. En réalité, ce sont des entrepreneurs qui gèrent de manière autonome leur stock et leur clientèle !

Vous avez dit “développement durable”?

On passe du boulot ingrat au boulot dans l’air du temps !

Leur surnom change petit à petit et passe de “ramasseur” à “recycleur”. Ils ont leur propre site internet : cartoneando. Ils récupèrent du matériel recyclable et contribuent à éviter la déforestation tout en se faisant de l’argent. 225 tonnes de matériel sont collectées par jour de travail.
Aujourd’hui la MTE se présente comme une entité indispensable au développement social de la ville. Elle participe à la propreté de la ville au sens écologique du terme.

Cartonero et son chariot, ville poubelle, Buenos Aires, Argentine
Un cartonero avec son chariot fait maison…

Aux aurores les ordures, dépouillées ou non, sont ramassées vers 5 heures. Il n’y a aucun doute, car le bruit des camions poubelles me réveille tous les matins ! Je vis dans un superbe appartement, certes, mais avec une insonorisation de m…
Je ne me plains pas malgré tout, j’assume mon choix de vivre dans une grande ville bruyante comme Buenos Aires.

Pour lire des témoignages, allez sur le site de France Inter.

 
Et si la France faisait banqueroute, vous seriez prêt à vous battre pour ramasser le carton dans les poubelles de vos voisins ?
 
Haydée Bouscasse


 
 

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38 Commentaires

  1. objetos garcia

    Les Argentins sont des gens salent , ils jettent tous par terre , si vous decidez de mangez dans certains restaurants de la ville mefiez vous , les cuisines sont pires que des porcheries , je parles en connaissances de causse pour en avoir visite des centaines dans la ville , aucune conscience hygiene

    Réponse
    • Haydée

      Merci pour ces précisions Garcia,
      C’est con j’ai fait pas mal de restaurants mais je ne suis jamais rentrée dans les cuisines !
      Je ferai attention la prochaine fois, mais j’avoue que je ne suis pas trop étonnée.
      Après n’est-ce pas la même dans grand nombre de pays ?

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